wtorek, 17 lutego 2015

‘Marianne' (v fr)

Ce matin, j'ai trouvé une enveloppe avec la 'Marianne' dans le coin, sans émotions, je me suis dit : hmm, encore "la France" qui m'écrit...' Après l'avoir ouverte, j'ai constaté que c'était une amende pour stationnement. Le courrier avec la Marianne ne présage pas de messages très émotionnants, le plus souvent, il s'agit d'une amende, impôts, etc. Mais ce n'était pas le cas avant...

Il y a quelques années, je vérifiais ma boite aux lettres plusieurs fois par jour en attendant LE courrier avec la Marianne. Et quand ce fameux courrier était  entre mes mains je tremblais d'émotions.... Au début de mon séjour en France, mon avenir ici était incertain. Bien que la Pologne fît déjà partie de l'Union européenne, les étudiants polonais n'avaient pas les mêmes droits que les étudiants français. Alors cette enveloppe avec la Marianne contenait des réponses aux questions qui me tracassaient : est-ce que je vais pouvoir rester chez vous encore ? Encore un an ... Et si je peux rester est-ce que je pourrai travailler ? Est-ce que j'aurai la couverture sociale ? Toujours plein de questions. Et tous les ans la même bataille avec la grande machine bureaucratique appelée Administration.
Ma première demande de titre de séjour 'étudiant événement qui restera à jamais gravé dans ma mémoire. À l'Ambassade de Pologne, on m'a assuré que c'est très simple et il n'y aura pas de problème avec, qu'il suffit de ma carte d'étudiant, passeport et trois photos. Le jour même, je me suis rendu à la préfecture, et là ... Une marée humaine, plusieurs files d'attente qui mènent je ne sais où... Et moi qui ne parlais pas le français. Après une heure de recherche dans les couloirs de cet immense bâtiment, on m'a informé que les guichets pour les étudiants sont à l'autre bout de Paris... À vrai dire, cette information ne m'a pas trop déçu, j'étais même ravie de pouvoir quitter ce labyrinthe rempli de gens paumés. Je me suis alors rendue à l'adresse qui m'a été indiquée, et là... Des centaines d'étudiants qui attendaient dans un couloir encore plus grand que le précédent, tous tournés vers une porte où une employée de très grande taille montait la garde. Celle-ci gardait la porte comme un videur, laissant entrer certains individus, renvoyant d'autres. Il m'a fallu cinq heures pour arriver jusqu'à cette porte. Serrant mon passeport, les trois photos et la carte d'étudiant dans ma main, espérant que je pourrais traverser cette porte pour pouvoir enfin parler avec quelqu'un de compétant et sympa qui me délivrerait en fin mon titre de séjour. Je me suis arrêté devant la dame chargée de veiller et controler les ellers et venues afin que les  individus indésirables ne passent pas la mystérieuse porte. 'Hello ', c'est tout ce que j'ai eu le temps de dire, on m'a donné plusieurs feuilles de papier sans me demander quoi que ce soit. La marée humaine m'a repoussée hors du bâtiment où je n'avais pour seul compagnon que le silence... J'ai enfin pu regarder la paperasse qu'on m'avait donné, sur l'une des feuille il était écrit 'RDV dans trois semaines'. Ok, mais comment j'allais remplir tous ces formulaires ?! Heureusement, il y avait encore des gens qui aimaient rendre services. Les charitables camarades de l'école m'ont aidé à décoder ce qui était écrit dans les papiers. J'ai dû constater que le passeport, la carte d'étudiant et les photos ne suffisaient pas pour obtenir le titre de séjour. Cela signifiait que mon aventure avec l'administration française n'était qu'au commencement ... J'avais trois semaines pour obtenir toutes les pièces demandées. Pendant ces trois semaines, j'ai compris que l'administration en France n'est pas seulement compliquée, mais aussi... Variable. Tout dépend de la personne sur laquelle on tombe. Soit un document n'est pas bon soit il manque quelque chose. J'ai commencé à me sentir comme le personnage principal du 'Procès' de Kafka. Je ne comprenais plus rien. J'ai décidé qu'il fallait trouver une stratégie. J'allais plusieurs fois par jour dans la même agence administrative et je me présentais à plusieurs guichets pour tomber enfin sur quelqu'un qui dirait que mon dossier est complet. Ça a payé !

Très contente et fière d'avoir réussi à avoir toutes les pièces à temps, je me suis rendu à mon entretien. Très maline, je me suis réveillée de bonne heure pour y aller avant l'ouverture et y être la première. En arrivant sur place une grande surprise : je n'étais pas la seule qui a eu cette idée machiavélique. Des dizaines d'étudiants attendaient devant la porte. J'ai compris que j'allais devoir être très patiente encore une fois. Après plusieurs heures d'attente, je suis arrivée devant la porte, qui comme la dernière fois était bien surveillée par une des employés du centre. Je lui ai montré mes papiers, elle les a feuilleté et a demandé : comment tu veux retirer ton argent en France ? 'J'ai un compte bancaire en Pologne' j'ai répondu. 'Montres la carte' a-t-elle dit. Oh non, elle veut que je lui montre ma carte bancaire ! ' Je ne l'ai pas sur moi, je l'ai laissé à la maison pour qu'on ne me la vole pas dans la foule'- Ai je répondu. 'Alors tu reviens demain avec ta carte' m'a t'elle répondu, ce qui m'a donné envie de pleurer comme un bébé. Le lendemain, avec les papiers et bien évidemment ma carte bancaire, je suis retournée pour déposer mon dossier. Bien sûr, j'ai mis plusieurs heures pour arriver jusqu'à la porte d'entrée où j'ai été 'accueillie' par la même personne qu'hier. J'ai sorti ma carte bancaire pour la montrer à la femme que je commençais à détester. 'Pourquoi tu me montres ça ? 'A-t-elle demandé. 'Hein, mais hier...' Je voulais expliquer, mais elle m'a coupé la parole en me donnant un bout de papier avec un numéro de quatre chiffres et m'a dit d'entrer. Je suis passée à l'étape suivante de cette procédure incompréhensible !! Oui, c'est vrai que ça a été très long, mais le fait que j'ai pu accéder à l'intérieur a fait que j'ai oublié les heures d'attente. La salle où je me suis retrouvé était encore en travaux, on y sentait la peinture, des câbles pendaient du plafond, au sol, il n'y avait que du béton. La salle était remplie, des gens étaient assis par terre depuis pas mal de temps, chanceux ceux qui étaient assis dos au mur ! L'ambiance ici était beaucoup plus détendue, personne ne se bousculait ni se poussait. Au fond de la salle y avait un grand bureau couvert d'une nappe verte, et à ce bureau, il y avait une commission composée de dix personnes. Au-dessus de leurs têtes y avait un tableau d'affichage qui appelait les étudiants par leurs numéros. J'ai regardé le mien. Presque deux cents personnes avant moi... 'Je ferais mieux de m'asseoir' me suis je dis. J'ai trouvé un bout de sol, mais tout de suite, j'ai regretté de ne pas avoir pris un bouquin avec moi, le temps passait très lentement, il s'est quasi arrêté. Très ennuyée, j'observais des gens qui m'entouraient et j'attendais, j'attendais, j'attendais... De temps en temps, le silence était coupé par une voix énervée d'un ou de l'autre membre de la commission. Certainement parce qu'ils avaient du mal à communiquer avec les étudiants étrangers qui venaient d'arriver en France et qui ne parlaient pas encore le français, seulement anglais, mais qui peut être posait problème aux membres de la commission...
Quelques heures plus tard,  c'était à mon tour  me retrouver face à face avec la commission. Dans ma tête, une seule pensée tournait en boucle : je veux mon titre de séjour !! Je me suis approchée, effrayée que je ne comprenne pas si quelqu'un me demande quoi que ce soit. Installée sur la chaise, j'ai sorti ma pochette avec les papiers, je l'ai donnée à la commission, et... J'ai reçu des nouveaux formulaires à remplir sur place. J'ai vite regardé pour confirmer, évidemment tout était écrit en français. Avec des larmes aux yeux, j'ai dit 'Sorry, I don't understand...'. Un monsieur au visage fatigué a fait preuve d'humanisme et a baragouiné 'Ok, I'll try to help you...' .. Finalement, il a rempli les feuilles à ma place, après il a disparu derrière une porte. Au bout de quelques minutes, il est revenu avec un bout de papier de couleur bleu avec ma photo collée dessus, en me le donnant, il m' a dit d'attendre la convocation afin de venir chercher mon titre de séjour. Courrier avec la Marianne !!!!!!!!

(la traduction de polonais par Justyna Czapnik) 






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